Artiste Artiste

DAAR (*2007, PS)

Date Common Assembly

17.09 – 28.10.2011

Projet Projet

Common Assembly

Le CAN présente deux expositions indépendantes dont les thématiques se répondent, dans des contextes pourtant difficilement comparables et qui offrent inévitablement des points de vue très différents ; Common Assembly du collectif DAAR et Battlefield #82 #77 / Stones de Jérôme Leuba. Toutes deux s’intéressent à des zones de conflits et de confrontations, aux notions de territoires, de frontières, de séparations et de représentations.

Le collectif DAAR basé à Beit Sahour en Cisjordanie s’attaque à ces notions en prenant le bâtiment du parlement palestinien d’Abu Dis comme exemple paradigmatique de la situation palestinienne.

Common Assembly: Deterritorializing the Palestinian Parliament est un projet à long terme pour penser et concevoir des espaces adéquats à une participation, une prise de décision et une action politique de tous les palestiniens. Cet automne, les Nations Unies se prononceront sur la reconnaissance de la Palestine comme un état souverain et un membre de leur assemblée. Cet événement, qui se produira dans le sillage des autres luttes de libération en cours dans le Moyen Orient, constituera un moment historique chargé d’un grand potentiel. Quelque ce soit le résultat du vote, les Palestiniens devront faire face à un problème spatial considérable : comment une participation politique peut être organisée pour un peuple partiellement exilé et, par conséquent, géographiquement dispersé ?

Là où différentes initiatives révolutionnaires, lancées par des universitaires palestiniens et diverses factions, cherchent à résoudre ce problème à des niveaux politiques et institutionnels, DAAR s’engage à y réfléchir en termes architecturaux, territoriaux et extraterritoriaux. Le collectif a reçu l’autorisation d’accéder au bâtiment du Parlement palestinien à Abu Dis. Celui-ci a été construit grâce à des subventions internationales reçues dans les années du processus d’Oslo, mais le projet a été abandonné avant d’être achevé. Aujourd’hui la construction est séparée de Jérusalem par le Mur. Le bâtiment se dresse comme un monument à l’effondrement du processus de paix, mais cette condition d’impossibilité permet de faire émerger un imaginaire politique. Ainsi, ce bâtiment devient un point de départ pour imaginer de nouveaux types d’assemblée politique.

DAAR a décidé d’utiliser le bâtiment autant comme un site d’intervention qu’un site de spéculation architecturale. DAAR cherche à améliorer la compréhension des relations qui lient le territoire, la population et sa représentation politique. En Palestine, la population ne peut pas être représentée par un seul bâtiment parlementaire, puisque celui-ci ne serait accessible que par les personnes vivant à l’intérieur d’une partie du territoire définie par des frontières imposées, qui fragmentent tous ceux qui se considèrent comme Palestiniens. Il faut donc opérer par dissociation : le peuple, le bâtiment et le territoire doivent être considérés comme des catégories en mouvement constant les unes par rapport aux autres.

Exposition du 17 septembre au 28 octobre 2011

Vernissage le 16 septembre 2011