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Indice Ultraviolet: Décalage vers le rouge

Co-curation: Colin Raynal

Indice Ultraviolet: Décalage vers le rouge est la suite d’un projet initié en 2019. Il se base sur la formulation d’un concept de “mesure” imparfait qui met en relation des pratiques artistiques, chacune étant en résonance avec son contexte environnemental, par le biais d’approches scientifiques, sociales, politiques, amateures, oisives, militantes… Pensée comme une série d’expositions bisannuelles, elle est conçue comme une possibilité de sonder certaines problématiques (écologiques, culturelles et sociales). On part d’une idée de départ et chaque nouvelle occurrence se réoriente d’elle-même selon les invité·x·e·s. Si la thématique de la “passion-travail” était très ancrée dans la phase 1 du projet, qui posait la base d’une réflexion sur la relation pouvant lier un hobby ou un job alimentaire à une pratique artistique, et par là, instaurer une méthode de production hors de l’atelier; le noyau de la phase 2, lui, se déplace vers une autre forme de passion qu’est l’engagement collectif. En fondant leurs préoccupations individuelles avec un langage personnel mais aussi une recherche dirigée vers l’autre (humain ou non-humain), les artistes peuvent provoquer un glissement, symbolisé par le basculement vers le rouge, décalage spectral des corps célestes dû à l’expansion de l’univers.

Chaque exposition d’Indice Ultraviolet est inaugurée aux prémices de l’été et se réfère à cette période de l’année où arrivent les vacances (qu’on en profite ou non) et où peuvent se croiser préoccupations existentielles et envies de détente. En effet, sous cette influence solaire, idéaux et remises en question s’estompent parfois; nos comportements liés à l’urgence climatique ou notre engagement politique par exemple, peuvent faiblir devant la recherche du farniente ou du beach office. Dans ce contexte propice à l’abandon, ce projet se présente comme une couche perméable transmettant un échantillon de signaux, et par là-même, peut faire communiquer l’atmosphère trouble d’une société inquiète avec les futiles plaisirs estivaux. Pour reprendre la forme des questions ouvertes, évoquant la structure du symposium qui servait de cadre de réflexion il y a deux ans, nous pourrions poursuivre “la discussion entre le café et le dessert” par cette interrogation: Comment occupons-nous notre temps et envisageons-nous l’avenir? 

Avec le soutien de Pro Helvetia.

Équipe du CAN:
Martin Jakob, Sylvie Linder, Magali Pexa, Nicolas Raufaste, Liza Trottet, Sebastian Verdon