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Reverse Engineering

Vernissage 09.06.23 dès 18h

La présence sur le littoral neuchâtelois d’une usine de confection de cigarettes datant de 1942 – la première d’ailleurs à produire hors des États-Unis la fameuse marque au cow-boy – a inspiré à l’artiste Ximena Garrido-Lecca la thématique de son exposition au CAN. Cette dernière met en perspective la relation de l’être humain à la plante de tabac notamment en regard de son utilisation rituelle depuis les temps du chamanisme paléolithique des peuples natifs d’Amérique jusqu’à aujourd’hui.

Pour l’exposition Reverse Engineering, Ximena Garrido-Lecca s’est basée sur la première machine à rouler des cigarettes dont l’invention en 1881 a révolutionné l’industrie du tabac. Elle la reproduit à l’identique, pièce par pièce, à partir des plans brevetés. Mais au lieu d’utiliser les matériaux nécessaires à la réalisation d’un modèle fonctionnel, elle les substitue par une pâte faite de feuilles de tabac et de cendres, mélange qui constitue un objet rituel aux vertus magiques et purificatrices nommé San Pedrito. La référence à la rétro-ingénierie est à envisager non seulement dans son sens propre: l’étude d’un objet pour en comprendre le fonctionnement et la méthode de fabrication; mais elle évoque également l’idée d’un rembobinage, d’un potentiel re-déroulement de l’histoire. Ximena Garrido-Lecca inverse en quelque sorte la fonction de cette machine, la transformant en un objet improductif et propose de lui assigner un autre dessein plus mystique; à l’instar d’une presse rotative, qui, au lieu d’imprimer et de répandre quotidiennement les nouvelles du jour, les ravaleraient chaque matin afin d’en reconsidérer l’essence et de les transformer en incantations salvatrices.

Équipe du CAN:

Martin Jakob, Sylvie Linder, Nicolas Raufaste, Liza Trottet, Sebastian Verdon