Date Armen Eloyan

06.09 – 18.10.2020

Projet Projet

Armen Eloyan

En quête perpétuelle d’expérimentations inédites, le CAN Centre d’art Neuchâtel consacre une exposition à l’artiste Armen Eloyan (*1966, Arménie). Sa renommée s’est bâtie essentiellement sur une pratique d’une peinture figurative, expressionniste et pour le moins décomplexée. Eloyan fait ses premières armes dans l’animation, auprès de Robert Sahakyants, puis quitte son pays natal pour Amsterdam où il est admis à la Rijksakademie. Il s’installe ensuite à Zurich où il poursuit ses investigations picturales et où il vit actuellement. Jusqu’ici, il dépeignait des récits dystopiques, teintés d’un humour aiguisé, souvent animés de figures anthropomorphes. À l’occasion de sa première exposition en Suisse romande qui a pris forme en une nuit cet été au CAN, l’artiste décide d’opérer un tournant décisif qui marque une rupture nette avec ses oeuvres antérieures. They don’t talk anymore, déclare Eloyan. Les protagonistes ont disparus, laissant les pigments et la térébenthine éclaboussés sur les cinq grandes toiles qui composent l’exposition dans un mutisme déconcertant.

En décidant d’abandonner subitement les figures qui caractérisaient ses œuvres, Armen Eloyan opère un saut dans l’inconnu qui nous amène à nous interroger sur des questions tant basiques que fondamentales. De toute évidence, les couleurs, les gestes énergiques et spontanés condensés sur les supports XL qui enluminent les espaces d’un CAN vide, échappent à notre intellect et au registre du descriptible. Toute hypothèse, toute référence, tout élément de réponse, toute tentative de théoriser ultérieurement les décisions prise par l’artiste semblent ici vains. Peut-être pouvons-nous simplement admettre que la peinture et la couleur ont une dimension qui leur sont propres et qu’elles ne trouvent pas d’équivalence dans le langage.

Avec le soutien du canton de Zurich et de la Fondation Erna et Curt Burgauer.

Équipe du CAN:
Martin Jakob, Sylvie Linder, Magali Pexa, Nicolas Raufaste, Liza Trottet, Sebastian Verdon